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Cela va faire trois semaines que je suis la nouvelle directrice de la galerie. Ce n’est pas évident. Les choses sont vraiment de plus en plus compliquées. James est partie en me laissant les clés et avec lui est partit notre plus gros donateur. Il était évident pour moi que ce Trevers n’accrocherai pas une de ses toiles sur les murs de Ma galerie. Du coup les caisses sont vide, ce ne sont pas les cotisations des exposants qui vont servir à faire survivre la galerie.
Pour le moment c’est toujours Roland qui expose, il en a encore pour trois bonnes semaines. Ce n’est pas plus mal, ça me permet de gérer au mieux le licenciement de la moitié des salariés. Il ne m’en reste plus que quatre. Les meilleurs, ceux qui ont surtout accepté de suivre une vrai formation.
James me l’avait dit, ça ne serai pas de tout repos, mais il me savait tenace. Je comprend ses crises maintenant. Quand il était à l’hôpital il m’a tout dit, tout, surtout qu’il me fallait une vrai motivation, que la passion ne suffirait pas toujours. Et il m’a raconté pour son fils. Tout ses années et personnes n’en savaient rien. Il m’a fait promettre d’exposer ses toiles pour son mémorial. Comment le lui refuser. Elle aura lieu juste après celle de Roland. La passation des clés de la galerie ce fera officiellement le jour du vernissage. Mais tout les personnes proches de la galerie savent que c’est fait depuis un moment.
Je n’ai plus le temps pour moi, ni pour Bobby, ni pour Sandra. Elle doit m’en vouloir, je ne l’ai pas vraiment revu depuis le fameux soir où Roland nous à appeler pour nous relaté la fin de soirée catastrophique de son vernissage.
Certes je la vois tout les jours mais nous n’avons plus vraiment de temps l’une pour l’autre. Nous avons bien tenté de déjeuner plusieurs fois seule à seule mais le boulot veux que rien ne se passe vraiment comme prévu. James n’avait de temps pour rien n’y personne que pour son boulot, je le sais maintenant. Son attitude , toujours pressé, son air peu soucieux des problèmes. Toujours ailleurs. Je n’échappe pas à cela. Ça me terrifie. Sandra me manque de plus en plus. Elle m’attend parfois le soir en sortant de la galerie mais je me sens tellement coupé d’elle par ce boulot, que j’en reste froide et peu amicale. Elle sait que je la désir toujours aussi ardemment mais le moment n’est pas vraiment bien choisis. Elle est vraiment très patiente. Normalement demain nous avons prévu de passé la soirée ensemble rien que toute les deux. Laisser un peu de coté le boulot, les galères et les autres.
Peut importe qui m’appellera ou nous dérangera, je ne serai là pour personne. Je dis ça mais je joue toujours de malchance.
La dernière fois c’était vraiment un coup du sort. La pièce de stockage des œuvres non exposé avait pris feu. J’ai bien failli finir à l’hôpital. Encore heureux que Roland expose toujours toute ses œuvres. Et rien d’important n’a brulé.
Les pompiers ont d’abord pensé a un court circuit, vu la vétusté de la pièce. Mais moi je n’y crois pas. Ils ont découvert ensuite que cela venait d’un mégot de cigarette. Sans doute un employé insouciant. Du coup plus aucun de ceux qui reste ne fume. J’ai beau prendre mes précautions je sais qu’il arrivera toujours ce genre d’incident. Du moins jusqu’à ce que j’arrive a rétablir un certain ordre dans ma vie. C’est vraiment dure de tout gérer.
Effectivement j’aurai pu dire non à James mais j’ai fait mon choix. J’aime ce boulot. Et en plus j’ai une charmante traductrice. Ce qui est bien utile parce que je ne parle toujours pas. Les personnes qui ne me connaissent pas sont toujours un peu surprit, quand j’ai reçu Trevers il était en colère et m’a demandait si c’était moi ou Sandra qui avait prit cette décision. Il voulait l’entendre de ma bouche. Je lui ai indiqué la porte de sorti… Sandra s’est mise à rire. Et il est sorti très vexé… ça nous à pas fait la meilleur pub mais il le fallait.
Sandra l’a accompagné par la suite en lui expliquant ce que j’attendais de lui, l’âme de la galerie et le pourquoi de l’annulation de son exposition.
Je crois qu’il a pleuré. Il n’est pas prêt, ça se voit. Un jour peut être il comprendra.
Bon ce n’est pas tout, c’est bientôt l’heure de la réunion. Nous allons décidé des prochains artistes qui vont exposé chez nous et le montant de leurs cotisations. Ça va me changer les idées de voir des nouveaux book et artistes.
21
J’ai fait un mauvais rêve hier soir. J’ai rêvé d’elle. Et je voyais dans ses yeux une froideur extrême. Elle était distante. Et puis je ne sais pas pourquoi c’est comme ci elle parlait, j’entendais sa voix, mais je ne voyais pas ses lèvres bouger. Elle me disait des choses tellement affreuse. Et puis tout à coup ce n’étais pas elle, j’avais James en face de moi. Il avait la main sur son cœur et me disait « regarde, c’est toi qui m’éloigne, c’est toi qui me tue. »
Je n’ai pas vraiment comprit. L’espace d’un moment il n’y avait plus un bruit plus un son, il continuait à me parler, mais je ne l’entendais plus. Il me semblait ne pas entendre non plus ma propre voix.
C’est comme ça des fois qu’on essaye de se réveiller, mais que plus on essaye plus on s’enfonce dans le cauchemar. J’étais là sur mon lit réveillé par ce mauvais rêve mais je savais que je n’étais pas réveillée vraiment. Je n’entendais rien, ni le tic tac du réveille, ni ma propre respiration. Je me suis levé et elle était là dans l’encadrement de la porte, le visage bardé de peinture. D’une main elle tenait un morceau de verre peint recouvert en partie de sang. Elle s’avançait vers moi en me parlant mais je ne l’entendais pas. Elle me montrait ses mains écorchées. Plus elle avancée, plus je reculais. Mais bientôt je me suis retrouvée coincée contre le lit. Elle avançait toujours le morceau de verre pointé vers moi. Et moi je n’entendais toujours rien. Jusqu’au moment ou elle finit par m’enlacer. Je savais que le morceau de verre était là planté je ne sais ou dans mon corps mais je ne sentais rien. C’est comme ci j’étais témoin et victime en même temps. Et elle me murmura quelques choses à l’oreille, quelque chose que j’ai entendu et qui m’a littéralement pétrifié. Elle m’a dit « Tu est à moi maintenant. » Mais son étreinte était douce. Elle avait un parfum de prune sauvage et de térébenthine. Et je l’ai enlacé malgré moi.
Quand je me suis réveillé il était déjà tard dans la matinée. Je suis restée un moment couché à médité sur ce rêve. Les évènements de ses dernières semaines m’ont plus affecté que je ne le pensais.
Nous devons nous voir ce soir. Elle m’a donné ma journée. Je suis un peu excitée… un peu angoissée aussi. Je suis de plus en plus certaine de ses sentiments mais il y a ce coté un peu inconnue. De savoir que notre relation est plus engagée ça me fait peur en fait. Savoir que cette fois se sera totalement décidé, programmé, et entièrement voulu ça me fait flipper.
Si cela ce trouve nous ne ferons rien de spécial, un diner, une discutions et rien d’autre. Vous n’y croyait pas hein ? Moi non plus.
Je me demande comment elle sera habillé. Je connais son style un peu sobre voir austère mais je ne pense pas qu’elle s’habillera comme tout les jours. C’est une soirée spéciale. Je le considère un peu comme un vrai premier rendez vous. Je ne sais pas si elle pense la même chose mais en fait ça m’est égale. C’est une soirée spécial.
Moi je sais comment je vais m’habiller. Lili m’a offert spécialement pour cette soirée des vêtements chic et sexy. Des vêtements qui quand tu les met te laisse au début sans voix puis qui disent « C’est que pour toi. Dessus et dessous »… un léger décolleté, des bas sexy, et le reste c’est que de la douceur… Ça ne fera pas très vulgaire au restaurant mais ça lui donnera surement envie de plus qu’un restaurant. Après on a rendez vous chez moi. Elle n’est jamais venue chez moi. Autant je connais bien chez elle maintenant autant ici tout lui sera inconnue.
… .
Voilà il est 20 heures, je suis arrivé un peu en avance au restaurant, je n’aurais pas dû, l’attente ne me réussis pas vraiment. Je sursaute à chaque client qui entre. Et la je pense à « si elle ne venait pas encore une fois », c’est rageant. Mais après tout il n’est que 20 heure. Elle viendra, il faut qu’elle vienne. J’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça, elle me fait toujours attendre. J’aurais du arrivé en retard.
Elle va comme d’habitude trouver une excuse. Je lirais dans ses yeux ses regrets et …
Et bien en fait je n’aurais pas le faire. Elle arrive et elle est tellement belle. Elle porte une magnifique petite robe légère blanche ainsi que mon foulard en soie rouge, celui que j’avais cru perdre le fameux soir à l’hôtel. Elle me sourit tout en s’approchant d’un pas rapide vers moi.
Je crois qu’au final c’est moi qui suis resté sans voix. Et quand elle m’a embrassé là devant tout la salle c’était merveilleux.
Et quand j’ai voulu lire dans ses yeux son bonheur elle me dit :
« Aucun mots, aucun regards ne pourront exprimé ce que j’éprouve. »
Et tandis qu’elle m’embrassai encore, un violoniste nous joua une ballade dont les notes aujourd’hui encore me font vibrer.